Petites péripéties d'un séjour en Asie de l'Est

vendredi 26 octobre 2012

Ça y est, on peut le dire.



Nous sommes aux portes de la Corée (et plus tard dans l'année, du Japon), à seulement 10 jours du grand départ. Je ne saurais trop dire ce qui prend le dessus entre l'excitation et le stress. Ce n'est pas seulement un grand saut en Corée, mais de manière générale un grand saut dans la vie post-lycée. Ça fait des tourbillons dans le ventre. Bien que le fait de devenir indépendant soit quelque chose de super chouette, on se doit de constater qu'on est bien, chez nous, avec ceux qu'on aime. Et l'on s'en rend d'autant plus compte lorsqu'on s'apprête à les quitter pour longtemps. Mais c'est le jeu. Voyager, c'est aussi savoir qu'on a un point de départ, un endroit qui nous attend. Et c'est bien pour ça qu'il ne faut pas hésiter. Du coup, on a commencé à prévoir tout ce qu'on souhaitait faire une fois là-bas! (après, bien évidemment, la paperasse & les tracas administratifs :D)

1. C'est une évidence, retrouver nos amis. Pour certains, cela fait dix mois et pour d'autres près d'un et demi que l'on ne s'est pas vus, alors l'enthousiasme est à son comble! Et ça fait vraiment du bien de se dire que là-bas ils seront là ; et ça fait déjà un bon bout de temps qu'ils attendent qu'on leur rende visite à nouveau. Séoul, lorsque nous y étions - et surtout vers la fin - c'était déjà comme une deuxième maison. On s'y sent bien, en sécurité. On y fait ce que l'on veut, on papillonne et on découvre tout ce qu'on peut. L'expérience du quotidien là-bas, c'est ce qui nous a vraiment fait envie depuis le début de notre projet.


2. Avant toute nouvelle découverte, redécouvrir les coins qu'on a adoré.
A savoir, pour commencer, 광화문 (Gwanghwamun) & 청계천 (Cheonggyecheon) car ! cette année, enfin s'ouvre à nous le « Festival des Lanternes ». Et oui, une parade de lanternes qui traversent la rivière pour laisser les spectateurs admirer pléthore de couleurs et de lumières (*~*) J'ose présager que ça va être splendide. Pour l'information, le Festival aura lieu tous les soirs à la rivière Cheonggye (accessible par les arrêts Euljiro 1-ga, Jonggak et Gwanghwamun) du 5 au 18 Novembre. En voici un petit extrait datant de l'année dernière.


Et pourquoi Gwanghwamun? Et bien pour son fantastique 교보문고 (Gyobo Bookstore)! Une immense librairie, toute dorée vue de l'extérieur. Elle se situe juste à côté de la station de métro Gwanghwamun, et j'y ai trouvé mon bonheur. Il y a tout ce qu'on veut : des livres d'apprentissage du coréen (en anglais, hein, faut pas rêver), tous les tomes d'Harry Potter en coréen (j'ai acheté le 3, mon préféré :D), et j'en passe. Petite particularité sur les bouquins en saga : chaque tome se divise en plusieurs parties. Plus ils sont longs, ben, plus y'a de parties. Je crois que je ne comprends pas bien, mais c'est pas grave, moi j'ai acheté la deuxième partie parce qu'il y a plus d'action, donc de dialogues, et donc, c'est plus facile à comprendre (et je ne vais jamais terminer cette phrase). Mais le sublime de cet endroit ne s'arrête pas là : le grand rayon Papeterie nous avait fait frôler la crise d’hystérie : des stylos, feutres, gommes, carnets, bidules, ... d'une adorabilité quasi-indécente. Mais notre porte-monnaie n'en a pas souffert, car, ça aussi en Corée, ça coûte pas cher (exemple : 1 joli stylo = 700₩ soit environ 49 centimes).
C'est pourquoi, cette année aussi, nous allons 3. dévaliser le rayon papeterie. Certes, dis comme ça, c'est sûr ça fait pas rêver, mais lorsque le temps viendra, on vous donnera une petite idée en photo (vous comprendrez). Car oui, il va bien nous falloir un bon tas de crayons et de cahiers de bébé de cinq ans pour commencer nos cours 3 semaines plus tard.

Enfin, autre belle découverte, un Music Store tout plein de bonne musique. Sur ce point là, les prix sont un poil moins cher mais on peut pas faire de folie non plus. N'empêche qu'une fois arrivées, c'est passage obligé pour 4. Se mettre dans la besace les albums tout neufs d'Epik High10cm mais aussi l'album " ten der " de Casker (캐스커), si vous ne connaissez pas encore un groupe jazzy à la musique exquise dont voici un extrait.


Mais ce n'est pas tout! J'oublie de nommer 인사동 (Insadong) dont nous avons déjà parlé dans un article précédent, et 삼청동 (Samcheongdong), le Marais séoulite, et j'avoue que c'est sûrement l'endroit qui me manque le plus. C'est calme, tranquille, mignon à souhait, pleins de petits cafés originaux et de restaurants à l'allure traditionnelle. Surtout près du Village Hanok. Une petite photo prise par Lilas l'été 2011 pour se faire une petite idée :)


Pour le shopping, j'adore 명동 (Myeongdong) et 동대문 (Dongdaemun). La différence, c'est que les habits sont moins chers à Dongdaemun. Mais ce que je préfère à Myeongdong, c'est l'ambiance la nuit. Il y a beaucoup de monde, les rues sont assez étroites, il y a des néons partout. Le rêve de la métropole asiatique by night. Ce que je veux faire là-bas quand on y sera, c'est 5. se faire une bonne scéance de cinoche dans un CGV. L'avantage là-bas, c'est qu'il y a des Theaters en masse (à savoir des salles de cinéma gigantesques), et que tous les sièges, ben... C'est des gros fauteuils moelleux. Sympa, quand même. Pas la peine de dire que ça a foutu un froid à mes amis coréens de tomber sur des rangées de simples sièges (spartiate, tout de même!).



Vient alors l'un des points les plus essentiels (que je mets à la fin pour amplifier le suspence) : 6. MANGER. Car, mon dieu oui, la cuisine coréenne est merveilleuse. Les viandes frémissantes avec ce délicieux arrière-goût d'huile de sésame, les légumes frais et colorés, les 떡, le kimchi...! Notre drame, c'est qu'on peut pas manger pimenté soit 60% de la bouffe coréenne. Mais! Cela ne fait rien, nous avons toujours accès à des mets fabuleux tels que le 불고기 (Bulgogi), 삼겹살 (Samgyeobsal), 갈비 (Galbi), 김밥 (Kimbab), 보쌈 (Bossam) etc... Et nous allons profiter des nombreux Convinience Stores pour remplir le petit frigo de notre chambre par des centaines de limonades coréennes (le goût est bien différent), de 달끼맛 우유, 바나나맛 우유.. (des petites briques en carton de lait aux fruits).

Et puis pour finir, le plus important, ce pourquoi on part et ce pourquoi on partirait n'importe où.




7. Découvrir tout ce qu'il y a à découvrir.
Avec une simple règle d'or : Ne jamais s'ennuyer. (si possible, j'espère).


Bref, on est prêtes à partir.


Maud


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mardi 9 octobre 2012

♬ Ma musique coréenne




Pour beaucoup encore, lorsqu'on évoque la musique coréenne, cela revient à parler de la Kpop. Or, il existe de nombreux genres qui n'ont rien à voir avec la Kpop, et qui correspondent eux aussi à de la "musique coréenne".
Mais avant de parler des différents groupes et chanteurs qui m'inspirent, je voudrais un peu parler de la Kpop. Selon moi, la Kpop n'est pas vraiment un style de musique. C'est avant tout une machine à rêves, à fantasmes, qui nous divertit, nous propulse dans un monde qui n'existe pas mais qui excite, et donne envie de danser. J'ai donc passé de très bons moments à écouter de la Kpop, c'est quelque chose que j'apprécie.

Cependant, la Kpop ne correspond pas au style de musique qui me fait ce que j'aime que la musique me fasse. C'est à dire qu'il m'est difficile de me sentir m'envoler avec des frissons qui me parcourent...en écoutant de la Kpop.
À moi maintenant de vous présenter quelques uns des groupes qui correspondent plus à mon style, histoire de donner quelques idées aux curieux ;)

Tout d'abord, mon groupe coréen favori : Epik High (에픽하이). Je tiens tout de suite à dire que mise à part le fait qu'ils se soient fait achetés par la YG, Epik High ne devrait pas, selon moi, être décrit comme de la Kpop, car tout simplement, ils ne font pas dans la "pop". Bon, je ne vais pas vous faire la bio du groupe, mais pour résumer, c'est un groupe composé de trois membres dont le style est majoritairement le hip-hop; Mais ils sont aussi très talentueux pour les ballades, le rock, l'indie... Pour vous donner une idée, voilà une collab' avec Younha, une chanson nommée "우산", soit "Parapluie". Je vous laisse savourer cette petite merveille.


Un autre groupe que je porte dans mon coeur depuis très longtemps: Clazziquai Project (클래지콰이). Un groupe avec beaucoup de talent qui peut passer sans aucune difficulté de l'électro, à la pop, à la bossa nova. Composé d'Alex (dont les solos sont magnifiques), de Horan et de DJ Clazzi. Mon album préféré: Mucho Punk. Et en voici l'une des chansons (Je ne l'ai trouvé qu'en sous-titré espagnol XD Enjoy!) :



Voici également Busker Busker (버스커 버스커), un groupe tout nouveau tout frais composé de deux coréens et d'un canadien découvert via l'émission Super StarK3. Des chansons rythmées et légères qui font beaucoup parler d'elles en ce moment. Notamment "정말로 사랑한다면", "Si tu m'aimes vraiment". Et on aime vraiment!



Et enfin une chanson de Coffee Boy (커피소년), qui représente bien le style typiquement indie coréen, dans la lignée de nombreux autres groupes comme Epitone Project, Rosee PP, Lucid Fall, J Rabbit, Vodka Rain, etc...des chansons acoustiques et douces, dont on ne se lasse pas.



Et enfin un autre style que j'apprécie tout particulièrement: les OST de dramas et de films. Autant les ballades d'artistes comme Park Hyo Shin, Ali, K.Will, que les oeuvres instrumentales de Lee Byeong-Woo ou autres artistes malheureusement inconnus malgré leur talent. À mon sens, c'est un style de musique à part entière car la plupart des chansons ont été écrites spécialement pour l'oeuvre. Souvent dramatiques, passionnées, ce sont des chansons qui m'ont bercées pendant de longues années. Alors je terminerai par une chanson de Park Hyo Shin et un Instrumental du film "A tale of two sisters" (qui a notamment été utilisé pour la publicité de "Baiser Voler" de Cartier! :D).




Donc voilà pour mon article sur tout ce que j'aime dans la musique coréenne, trop méconnue à mon goût ! J'espère que vous aurez pris plaisir à écouter toutes ces belles chansons et que vous avez fait quelques découvertes aujourd'hui.

Bonne journée à tous ! (^ o ^)

Et une petite dernière et pour mettre la pêche : Americano de 10cm (십센치), à mi-chemin entre le folk-rock et l'indie. On en raffole, on s'en passe pas, et les coréens non plus !



Lilas


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vendredi 5 octobre 2012

Un monde meilleur


Hi guys !(っ・∀・)っ

Ces derniers temps, l'attente se fait longue jusqu'à notre départ. Mais je dois avouer que malgré l'engouement que nous portons à cette date, et l'excitation qui vient évidemment avec, il y a aussi une certaine angoisse. C'est vrai, nous n'allons rester que moins d'un an là-bas, et pourtant c'est comme s'il fallait espérer le meilleur et s'attendre au pire. Bon, il faut tout de même que j'explique les circonstances de ce sentiment étrange.


Cela fait maintenant quelques mois que nos amis coréens ne sont plus à Tours, ce qui serait pourtant un bon réconfort dans cette période d'attente. "Mais Skype ça existe! :D" me direz-vous, sauf que depuis la rentrée coréenne, nos amis sont passés en mode "sous-marin" comme le disent si bien Fred et Jérémie de Trololo en Corée (lien dans la barre à droite). Sans parler de ceux qui travaillent, et qui, malgré leurs efforts admirables, galèrent quand même pour trouver le temps d'une longue conversation ㅠ_ㅠ
Du coup, j'essaye de passer le temps en lisant tous les bons blogs & vlogs d'expats que je connais, et puis je rends visite aux quelques coréens que j'apprécie, encore présents dans ma ville. Je voulais avoir des nouvelles, et par la même occasion, m'entraîner à la conversation coréenne. Il y eu de bons moments, bien sûr, mais au détour d'une conversation, ma gorge s'est tout de même nouée. J'explique : j'ai gardé pendant plusieurs jours le petit garçon d'une maman coréenne. Lorsqu'elle rentrait du travail, chaque jour, nous discutions un peu. Elle m'avoue qu'elle est de droite, mais elle semble ouverte d'esprit et nos conversations sont intéressantes. Jusqu'au moment où elle aborde le sujet de la mixité ethnique.

Une de ses proches amies, de 20 ans sa cadette, sort en effet avec un français depuis un an et ne l'a toujours pas confié à ses parents. Elle enchaîne en me confiant que son fils lui a déclaré qu'il souhaitait se marier avec une française plus tard. Elle rit alors nerveusement et me dit qu'elle l'a un peu mal pris, dans la mesure où cela "souillerait le sang pur de la race coréenne". Je n'ai pas hésité à lui dire qu'en Europe, ce genre de pensées nous rappelait de très mauvais souvenirs. Elle a été très compréhensive, et nous avons continué à blablater autour de la société française. Elle m'a également confié qu'elle avait été très surprise de voir tellement de mixité ethnique en France lorsqu'elle est arrivée. Elle qui s'attendait à une foule à la peau exclusivement pâle, à des Sylvie! des Pierre! J'ai eu du mal à retenir une mine effondrée, et j'ai dû lui raconter notre histoire, comment les choses avaient changées. Les mentalités, aussi. Ça aussi elle comprenait, elle écoutait, malgré le fait qu'en Corée la mixité ethnique reste une bête curieuse pour beaucoup de gens. Et puis, cette phrase revenait, comme toujours : "On a besoin de temps".

Séoul, 1930

Cette phrase revient également à chaque fois que l'on aborde le sujet de l'éducation en Corée et de certains petits qui n'ont plus d'enfance. Des suicides en masse, la Corée du Sud étant le pays de l'OCDE se ramassant le taux de suicide le plus haut. De la rancœur, parfois hargneuse, que gardent beaucoup de coréens envers le Japon, etc. En écoutant tout cela, je me remémore tout ce que j'ai appris minutieusement au sujet de l'histoire moderne de la Corée. Je me rappelle les 35 ans de colonisation par la Japon, la Corée dévastée de 1953, la dernière dictature s'étant achevée en 1996, mais également toutes les choses que j'ignore certainement. Désormais, ce genre de sujets ne suscite plus tellement de surprise chez moi, si ce n'est une gêne que je ne peux pas contrôler.
Un autre sujet qui revient souvent est celui du travail et de la vie de famille qui font rarement bon ménage. Une fois, ça m'a donné l'idée de leur parler du genre d'idéaux qu'on peut avoir en France. Je leur décris quelques publicités à la télé. Vous savez, par exemple, ces familles harmonieuses qui se réunissent joyeusement autour d'une table pour profiter d'un bon repas (et pour au passage vanter les mérites d'un bon lait ou de bonnes biscottes! :D). Les jeunes coréennes à qui j'en parlais se sont mises à soupirer d'un air rêveur en me disant que leur idéal, c'était ça. Le bonheur, quoi. Pas nécessairement la réussite. Mais j'ai l'impression qu'en Corée, la question n'a pas tout simplement pas le temps de se poser. Avec des amis ou juste des connaissances, nous avons pu passer des heures à débattre profondément sur nos deux pays.

Les années passent depuis que mon engouement pour la Corée est né, et je ne cesse de cumuler les témoignages dans ma tête, les avis qui divergent souvent beaucoup. Cela fait turbiner mon cerveau parfois si fort que je me dis qu'une fois en Corée, il faudra que je sache faire la barrière entre la journaliste d'investigation que je ne suis pas et la jeune étudiante naïve que je devrais être. Il ne s'agit pas de fermer les yeux sur ce qui me déplaît, mais simplement de les ouvrir lorsque cela est nécessaire. Nécessaire pour que je revienne avec une idée plus claire de ce qu'est ce pays. La Corée du Sud.

Maud


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