Petites péripéties d'un séjour en Asie de l'Est

lundi 2 septembre 2013

Retour à la vie française



L'automne est bientôt de retour.  

Il y a un an, Lilas et moi nous préparions doucement à notre départ de Corée, pleines d'impatience et d'excitation. Avec des valises pleines à craquer, nous sommes revenues en France le cœur léger. Si la semaine qui a précédé notre départ a été longue en adieux et en rangements en tout genre, les deux derniers jours sont passés comme une flèche. La veille de notre départ, nous avons revu l'un de nos meilleurs amis. Après un petit italien, deux heures au Coffine Gurunaru du coin, nous nous sommes dit "A demain" avant le grand départ où il nous accompagnait (et c'est peu dire, vu l'aide qu'il nous a procuré ;)). Une fois dans le Maeul Bus (마을버스, bus de quartier), nous nous sommes retrouvées seules. Nos visages n'étaient illuminés que par les lumières de la ville, au dehors. Le chauffeur avait laissé sa musique allumée assez fort, comme ça leur arrive souvent.

Daegu sous la neige, Janvier 2013

  Comme lors de ces matins glaciaux de l'hiver où, agrippée fermement aux poignées du plafond, je trouvais réconfort dans les mélodies qui s’échappaient de la radio du chauffeur. C'était souvent de vieilles chansons. Les Beatles ou encore Park Sang Min (박상민). Au dehors, un paysage blanc où la lumière du jour n'avait pas encore émergée. Le sommet des buildings à peine distinguables dans la brume. Le même sentiment m'envahit ce soir du 11 Juillet, alors que la nuit avait envahit ce même ciel. Mais cette fois, c'était la voix suave de Frank Sinatra qui caressa nos oreilles, avec son titre phare "My Way". Mon cœur s'était alors envahit d'une grande émotion, sans la moindre once de tristesse ou de détresse malgré mon départ imminent. Seulement la nostalgie, de ces jours passés ici, et l'affection toute particulière que j'avais développée pour ce paysage urbain qui pourtant ne me ressemble pas. La reconnaissance, aussi, envers mes amis mais aussi envers les gens, n'importe lesquels, avec qui nous avions pu échanger un regard, un sourire. Tout ceux qui m'ont poussés vers l'idée qu'en le voulant un peu, nos idées et nos sentiments n'ont pas de frontières.
Cela me rappelle les paroles de la chanson "Métis" de Gaël Faye : "Quand deux fleuves se rencontrent, ils n'en forment plus qu'un ; Et par fusion nos cultures deviennent indistinctes. Elles s'imbriquent et s'encastrent pour ne former qu'un bloc d'humanité." Le temps passé là-bas n'était pas tant un voyage d'initiation, une expérience, qu'une tranche de ma vie plus intense que les autres. J'étais là-bas comme chez moi.


  Sept semaines plus tard, nous sommes sur le point de commencer une nouvelle aventure, mais cette fois bien plus près de chez nous. Nous sommes inscrites en Licence de Japonais et en DU de Coréen à l'Université Montaigne Bordeaux 3! :) Tout est en place, et notre emménagement est imminent. Jusqu'ici, je n'ai pas beaucoup repensé à toute cette année car il a fallu que je reprenne mes marques. J'ai retrouvé ma famille, mes amis, le bord de mer, mes chats, ma petite maison. Et mon cher quotidien bien français. J'ai réalisé que là-bas, j'étais parfois très angoissée par toutes les responsabilités du quotidien, les changements de logement, l'organisation de tout (il faut dire que je suis facilement stressée!).

  Il y avait aussi cette pression que je m’infligeais pour trouver des activités qui pourraient enrichir mon expérience professionnellement, par peur des jugements que certains accordent aux années à l'étranger en solitaire. Une fois rentrée chez moi, me léchant les babines devant un bon plat, entourée de tout ce qui m'est cher et familier, j'avoue avoir pris du plaisir à relâcher la pression. Ici, le ciel est très bleu, et je me rappelle les mots de mes amis coréens à ce propos. "Le ciel est haut", qu'ils me disaient. Et je ne sais pas si c'est parce que, mon rêve, notre rêve à Lilas et moi est désormais accompli. Oui, c'est peut-être pour ça que le ciel me paraît plus vif. C'est maintenant une autre destination qui s'offre à nous, la suite de l'histoire. Car je le dis avec joie, tout reste à faire!



En complément, cette vidéo de ma création (à regarder en HD), si précieuse à mes yeux car elle peut illustrer tous les articles de ce blog à la fois. C'est un voyage, une partie de notre vie que nous partageons dans cette vidéo. Ces petits instants de rien qui font toute la beauté d'un souvenir. En espérant qu'elle vous plaise! 

Maud



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mardi 25 juin 2013

Gangneung & Le temps qui reste



16 jours, c'est le temps qui nous reste jusqu'à notre retour en France.
Nous étions parties le 9 Novembre, et cela fera bientôt 8 mois que nous sommes en Corée du Sud.
Le cœur se serre lorsque l'idée du départ vient à l'esprit. Car il a fallu du courage pour partir, du courage pour s'habituer, sentir peu à peu la tendresse s'attacher au quotidien. Et il faudra du courage pour revenir chez soi sans peine. C'est toujours à la fin qu'on réalise l'importance des choses. De ces quelques mois passés loin de tout ce que l'on connaissait, et de la perception des choses qui en sort bouleversée. Le plus dur à affronter reste encore l'attachement aux gens, mais il est encore trop tôt pour que j'y réfléchisse, quand bien même j'en aurais l'envie. Je préfère plutôt ouvrir grand les yeux et prendre conscience avec plaisir de tout le bien que cette année m'a apportée.


  Comme on se l'était promis, avant de partir nous avons concoctés deux nouveaux Vlogs! L'un est sur le même format que "Discovering South Korea : Buam-dong", et tente de vous présenter au mieux une autre partie de Seoul, Apgujeong (압구정)! Le premier vlog avait été un supplice à sous-titrer en français (il faut créer sa propre feuille de sous-titres), donc mille excuses celui-ci est seulement en anglais, mais une petite partir est consacrée au français. J'aurais encore tellement d'endroits à présenter, et si je vivais au long-terme à Seoul, je vous promets que c'est ce que je ferais! Malheureusement, ce n'est pas encore d'actualité.

  Et puis, soudainement m'est venue l'envie d'écrire un texte en coréen sur ce pourquoi j'étais venue vivre en Corée du Sud. Lilas partage globalement les mêmes raisons que moi à ce sujet. Enfin, voilà, je me suis dit "Pourquoi pas un Vlog en coréen?". Beaucoup d'autres l'ont déjà sur Youtube, et comme j'adore balbutier en coréen, je n'ai point hésité. Voici donc "La raison pour laquelle je suis venue vivre en Corée du Sud" ('한국에서 사려고 온 이유').




  Rien n'est encore terminé, nous comptons bien profiter du temps qui nous reste autant que nous le pouvons. Si le temps est propice, nous ferons une petite virée sur l'île de Jeju. Déjà la semaine dernière, nous sommes rendues avec un ami sur la côte Est, à Gangneung. L'endroit était très calme, ce fut un peu le parcours du combattant pour trouver des choses à faire, mais au final la mer était bien assez : Claire, azur, tranquille. De quoi me rappeler ma jolie Bretagne. Tout près de la plage, le Lac Gyeongpo s'étendait sans fin. Nous l'avons longé pour rejoindre le Pavillon du même nom, surplombant l'eau. Le bois était lisse et froid sous nos pieds, la lumière entrant tranquillement, juste pour nous apaiser du soleil écrasant au dehors. J'aurais pu y rester des heures, allongée sur le sol à contempler les peintures du plafond. C'est de loin l'endroit que j'ai préféré là-bas avec l'endroit où nous avons dormi, "Seongyojang" (선교장). Un hôtel? Une guest house? Que nenni! Un grand ensemble d'anciennes maisons de nobles datant de l'époque Joseon, restaurées de l'intérieur pour accueillir les visiteurs. Le lieu est tellement joli qu'il a servi de lieu de tournage à "Goong" et à différents dramas historiques. Nous avons terminé notre journée par un détour à la plage Jeongdongjin, connue pour son sublime lever de soleil le premier de l'An. Un petit tour dans les rochers, le temps d'écouter le bruit des vagues et de respirer l'air de la mer, et nous étions de retour à Seoul. Pour quelques temps encore.




Maud



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jeudi 30 mai 2013

Une semaine de Home Stay à Takamatsu (高松市)



De retour sur notre long périple au Japon :)

C'est après avoir quitté Kyôto que nous avons rejoint en train la ville de Takamatsu. Pour ce faire, nous avons traversé le grand pont qui sépare l'île de Honshu de celle de Shikoku, plus au sud. C'est là-bas que nous avons passé la première semaine du mois d'Avril.
Il était important pour nous d'en parler ici, car ce fut sans aucun doute l'une des semaines les plus spéciales que nous ayons passé depuis notre départ de France. Cette particularité se tient au fait que cette semaine, nous l'avons passé dans une famille japonaise. Cette opportunité nous a été donnée par la mairie de notre ville, jumelle à la ville de Takamatsu. Après avoir nous-mêmes accueillie une étudiante japonaise, Ayaka (devenue une très bonne amie en Août dernier) la ville nous a donné en signe de reconnaissance la possibilité d'être hébergée dans une famille d'accueil à Takamatsu durant notre voyage au Japon. Une chance que nous n'aurions laissée passer sous aucun prétexte!


Notre famille était composée d'un jeune couple, Yoko & Masa, et de leurs deux petits garçons, Kyle & Sail. Yoko étant professeur d'anglais, nos lacunes en japonais n'ont pas été un problème si ce n'est une honte lorsque les petits nous assaillaient de questions auxquelles je ne savais pas bien répondre. Cela n'a pourtant pas fait barrière au lien étroit qui s'est créé entre nous tous, presque instantanément. Dès notre arrivée à la gare, nous sommes partis faire des courses pour acheter de quoi manger... Sous les cerisiers! Si à Kyôto ceux-ci commençaient tout juste à fleurir, ceux de Takamatsu étaient tout en beauté et en couleurs. Notre premier Hanami (花見), donc, pour de vrai.



Les journées s'écoulaient comme ça, dans notre famille : un petit déjeuner en vitesse, et puis l'on se concertait rapidement sur le programme de la journée. Mais cela n'avait que peu d'importance, car en réalité les moments les plus simples étaient ceux qui nous rapprochaient le plus. Jouer avec les garçons, leur tenir la main, chanter dans la voiture...
Nous discutions sans cesse avec Yoko de tous les sujets possibles, pendant que Masa et Shûta (le charmant cousin des petits) nous écoutaient dans un silence religieux. Ces petits instants fragiles et précieux que l'on partage d'habitude avec ses proches, sa famille, nous les partagions avec eux comme si nous nous connaissions depuis toujours. Même sans toujours se comprendre, nous riions beaucoup, chantions, jouions dès que nous en avions l'occasion. A la tombée de la nuit, le grand lac près de la maison reflétait les couleurs bleutées du ciel, l'horizon sans rien pour l’encombrer.




Dans le centre de la ville, nous avons pu visiter le Parc Ritsurin (栗林公園). On m'en avait dit beaucoup de bien mais je n'en attendais pas tant. Du genre "le rêve nippon", les estampes, tout le tralala, mais en vrai. Les pins, de mille variétés, un grand lac bleu-vert, une petite plage avec patio traditionnel, un pont rouge et une jolie grue pour se poser au milieu de tout ça. Que dire.
Le jour suivant nous avons retrouvé Ayaka et Takahiro, nos amis depuis notre rencontre à Tours l'été dernier. Nous nous sommes promenés autour du port de la ville. Au fond d'un vieux hangar, un petit café original, des boutiques de design et quelques friperies. Une fois dans la voiture, un petit coup d’œil vers la mer en écoutant ensemble "Therru no Uta".




Les jours passaient trop vite. Les petits étaient déjà devenus nos petits frères, Shûta un fiancé potentiel, Yoko et Masa de réels amis. Mais il fallait bien envisager la fin de ce séjour. Nous avons fait un tour tous ensemble au centre des dauphins de Takamatsu. En plein air, une surface flottante nous emmenait jusqu'aux dauphins. Au bord de l'eau, au soleil, nous pouvions les caresser s'ils se rapprochaient un peu. Revenus sur la terre ferme, nous nous sommes mis à la recherche des Uguisu qui chantaient dans la montagne.


Au matin du dernier jour, nous tentions de garder la bonne humeur, mais les garçons ne pouvaient pas s'empêcher de tirer des mines d'enterrement. On a du s'y mettre à plusieurs pour pouvoir les dérider un peu! Avant de se rendre à la gare des bus, un petit crochet au Pachinko pour prendre un joli Purikura tous ensemble. Et puis, à la gare, Ayaka était venue aussi. Au moment de se dire au revoir, mon cœur me faisait si mal que je ne pouvais pas retenir mes larmes. Les petits pleuraient aussi, ça c'était le pire. Il a fallu garder le sourire, les embrasser tous en leur promettant de revenir l'an prochain. Et puis le bus est parti à toute berzingue, sans que je puisse oublier les derniers mots de Sail : 「またきてね。」

"Vous reviendrez, hein?"


Maud



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lundi 20 mai 2013

L'anniversaire de Bouddha (석가탄신일)



Avant de revenir sur notre séjour au Japon, qui me prend beaucoup de temps (et d'émotion, aussi) à écrire, je souhaitais vous faire partager les merveilles de Mai en Corée du Sud...!

Le mois du Mai est en effet populaire en Corée pour ses nombreux festivals de la célébration de l'anniversaire de Bouddha (석가탄신일). Ce qui nous a surprises à notre retour en Corée, c'est donc ces centaines de lanternes qui bordaient les rues d'Insadong afin d'annoncer le Festival des Lanternes de Lotus, "Yeon Deung Hoe" (연등회) auquel nous nous sommes rendues. Ça valait le détour! Et plutôt que de vous le décrire en voici notre vidéo :)


J'ai appris par la suite qu'il n'existait pas que de grandes représentations dans le Nord de la capitale (à savoir Jongno) mais également la mise en place de décorations et de plafonds de lanternes illuminées partout dans la ville. Et pas que! Les autres grandes villes de la péninsule ont leurs propres illuminations, comme par exemple celles du sublime Temple Samgwang (삼광사) de Busan, que nous a présentées la page FaceBook "Scent of Korea".


Je terminerai cet article par le Jour de la Célébration du Bouddhisme, "Bucheonim Oshinnal" (부처님 오신날) auquel nous avons assisté Vendredi dernier. Jogyesa (조계사), que vous commencez sûrement à bien connaître, était décoré d'un plafond de lanternes et de dizaines de photophores représentant animaux, personnages, moines bouddhistes ou encore personnages imaginaires (on y a croisé le Petit Prince!).


Nous avons assisté à un concert organisé là-bas par l'ensemble des moines, du personnel du temple et d'autres personnalités. Les chansons suscitaient un grand émoi parmi la foule qui suivait les paroles. La dernière chanson fut la plus belle d'après moi, et m'a beaucoup émue. Lilas s'est donc empressée de l'enregistrer! Ecoutez plutôt :D


Très bientôt, un nouveau Vlog sur le chic quartier d'Apgujeong (압구정), mais aussi un nouvel article sur notre semaine passée en famille d'accueil dans la province japonaise... A savoir la ville de Takamatsu (高松). En attendant, le dernier épisode de Game Of Thrones est sorti... :P A très vite!


Maud



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lundi 13 mai 2013

Japon, première rencontre : Kyôto (京都)



Nous sommes arrivés au Japon un beau jour de Mars, le 28 exactement, en fin d'après-midi. Mes premiers pas au dehors d'un bâtiment fut ceux que je parcourus hors de la gare de Kyôto, pour rejoindre la voix des taxis. La nuit était déjà tombée, et c'est avec un visage tout en lumière et tout en modernité que Kyôto m'est apparue pour la première fois. Les lumières de la gare luisaient sur la carrosserie noire et lisse des taxis japonais, si élégants dans leur look des années 50. Le moteur démarre, et le paysage de nuit défile sous mes yeux. La rive du fleuve Kamo et les restaurants illuminés sur la berge, et puis, la petite maison qui a accueillis.

Au premier matin, je me suis levée de mon futon pour aller jeter un coup d’œil au petit balcon de notre chambre. Le vent soufflait paisiblement sur les petites maisons de notre quartier. J'entendais des enfants jouer dans la rue adjacente, un chien aboyer au loin, un uguisu chanter. Dans le lointain, et tout autour, la montagne verdoyante. Ses arbres touffus que le vent fait danser. Ce paysage, c'est celui que j'avais attendu de voir depuis si longtemps.



Cette semaine à Kyôto fut mémorable pour ses découvertes. Culinaires, d'abord : nous avons pu goûter aux mets de l'île d'Okinawa, au Sukiyaki qui me manque déjà terriblement, et puis bien sûr les sushi et autres sashimi que nous avons dégusté en grand nombre. Et puis, il y a le centre de la ville, ses nombreuses galeries marchandes mais surtout ses petites rues où l'on se faufile pour découvrir une rivière, un temple shinto, ou encore une suite de petits restaurants. Le Japon est un pays où il est bon de se perdre. C'est ainsi que l'on peut découvrir son charme réel, celui que les mots ne peuvent que brièvement exprimer.
J'avais pourtant vu une centaine de reportages, des dizaines d'articles qui vantaient avec passion la singularité de ce pays, la splendeur de ses paysages, la magnificence de ses temples. Mais le voir est une tout autre chose.






"Renversant de beauté". C'est ce que j'ai répondu aux gens qui me demandaient à quoi ça ressemblait, la province japonaise. Nous avons passé une journée à Nara, ancienne capitale du Japon, et plus particulièrement au grand parc du Todaï-ji, connu pour son Grand Bouddha et les nombreux cerfs shika qui s'y promènent en liberté. Le Todaï-ji, donc, est un immense temple bouddhiste dont la construction débuta en l'an 752. Il est divisé en plusieurs "salles", donc le Nigatsu-dô ou encore la Salle du Grand Bouddha, qui comme son nom l'indique, abrite un Daibutsu-den dont la taille atteint presque quinze mètres.





Que ce soit à Nara ou à Kyôto, j'avais toujours ce sentiment délicieux que peu importe où je posais les yeux, j'aurais pu en faire une peinture. Ce que pour les habitants peut paraître d'une banalité sans nom, était pour ma famille et moi un régal pour les yeux et pour le cœur. Pourrais-je expliquer la fascination que ce pays suscite par l'exotisme qu'il renvoie, ou par quelque chose de plus subtil? Je ne saurais trop dire, si ce n'est que la magie opère.

Avant de me rendre au Japon, je craignais d'être déçue. Je ne pouvais que constater l'émerveillement de ceux qui s'y étaient rendus, mais mes attentes étaient si grandes que je redoutais mes premières impressions une fois là-bas. Mais il m'a suffit de quelques heures pour juger par moi-même, et pouvoir confirmer tout qui m'avait été dit sur le Japon : Sa beauté est sans équivoque.




Maud



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dimanche 21 avril 2013

Le Temple et le Jardin Secret



Cela était déjà la deuxième fois que nous venions à Changdeokgung (창덕궁), mais l'émerveillement était le même. La seule différence étant l'absence des belles feuilles vertes que nous réserve l'été (et sa chaleur insupportable, mais c'est un détail :D). Cela dit la pâleur de l'hiver était tout aussi charmante! "Digne d'une estampe", c'est ce que j'ai pensé en découvrant son Jardin Secret, Biweon (비원) en coréen. Notre amie coréenne Solmi nous a emmenées avec elle dans une visite guidée avec un groupe d'une vingtaine d'autres personnes. Note, si vous souhaitez visiter le Jardin Secret, il faut savoir qu'il est fermé au public à partir de 16H. C'est un endroit vaste d'une grande beauté que je conseille à quiconque ait l'occasion de visiter Seoul.



La première construction du Palais Changdeok eut lieu au 15ème sciècle, et le Jardin Secret fut construit lors du règne du Roi Taejong. Parmi les bâtiments que constituent le Jardin, on peut compter une bibliothèque, les bureaux du Roi, les locaux de la Noblesse (très sobres d'ailleurs, sûrement pour mettre en avant la suprématie du roi) mais aussi un bon nombre de points de contemplation. Par exemple, un petit lac creusé dans la forme de la péninsule coréenne. L'air était doux et chaud pour la première fois, même si les jours qui suivirent furent à nouveau frais et pluvieux. Je ne sais pas ce qu'il en est maintenant, mais j'ai entendu que les cerisiers fleurissent à Séoul :)

Bâtiment qui semble être l'un des plus anciens

Que dire sur Chandeokgung et sur son Jardin Secret? Et bien qu'il est au moins aussi superbe que son grand frère Gyeonbokgung! N'hésitez pas donc, à y venir et à y retourner, ça en vaut le détour (*-*).

La même semaine, nous avons découvert avec merveille Jogyesa (조계사), un temple bouddhiste au milieu de la ville, non loin de Insadong. Son entrée dorée et colorée est saisissante de beauté, surtout si vous vous y rendez vers 17h ou 18h. Le soleil offre alors une super lumière. C'est un endroit relativement petit, cela dit, les bâtiments en construction et la ville moderne qui s'étend autour de lui semble gagner du terrain. Mais son élégance et sa majesté semble résister à cet envahissement. Ses arbres, âgés de 500 ans, ajoute à cette atmosphère millénaire, éternelle, et surtout très spirituelle de l'endroit. Avec notre amie, nous n'osions faire trop de bruit malgré notre excitation, de peur de gêner les personnes venues prier silencieusement.





Il faut le voir pour le croire, mais la magie de ce lieu est indescriptible. Quelque part, malgré ça, j'ai senti une pointe de tristesse en étant là-bas. La profondeur dans l'expression des gens venus prier, la grâce des arbres et des ornements du temple, cette espèce d'aura qui flottait au-dessus de nos têtes. C'était tellement différent de tout ce dont on a l'habitude de voir à Seoul. Les néons, la musique qui vous explose les tympans, les filles en micro-jupe léopard, les gens pressés, stressés. Je regardais cet endroit, et songeait à la métamorphose de la Corée. Si les jeunes avaient conscience des choses profondes et essentielles, malgré l'uniformisation des pensées et l'obsession du travail et de la réussite. En tournant le regard, j'ai aperçu une femme, le front posé contre un des arbres centenaires du temple.



Cet après-midi fut donc fort en émotions et en réflexions pour Lilas, notre amie et moi. Je voudrais que quiconque passe par cet endroit puisse ressentir les mêmes choses que j'ai pu ressentir.
Passez une bonne journée, et prenez soin de vous :)





À suivre...
Notre départ au Japon !
(et toutes les aventures qui suivent) 
行きましょう! ─=≡Σ((( つ•̀ω•́)つ

Maud






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samedi 20 avril 2013

Everland & dernières nouvelles


Entrée de 조계사, présenté dans le prochain article :)


Nous sommes désormais à Tôkyô dans l'arrondissement Sumida-ku, au Nord-Est de la ville, et nous dormons à la Guest House Khaosan Kyôto Samuraï :) Depuis notre dernier article à propos du dernier clip de Phoenix à l'occasion du titre phare de leur dernier album, plus d'un mois est passé, au cours duquel moultes péripéties ont eu lieu. Péripéties qui ont fait germer en moi pleins d'idées de sujets à évoquer sur HoneySky !
Je vais diviser toutes ces nouvelles en trois grandes parties divisées en plusieurs articles. Tout d'abord, je vais vous parler du mois de Mars au cours duquel le beau temps nous a permis de découvrir (ou redécouvrir) les trésors de Séoul ! En effet, nous avons reçu la visite d’une amie française, Laurine, puis celle de nos parents. Bonne occasion pour moi donc de vous refaire un petit tour d’horizon !
Avant l’arrivée de Laurine, nous sommes parties avec Judy, étudiante française d’HUFS avec qui nous sommes amies depuis le début de notre aventure, visiter le parc d’attraction Everland. 



Situé à Yongin, en dehors de Seoul, nous avons décidé de nous laisser deux jours pour le visiter. Vous souhaitez savoir si ce parc vaut la peine d’être visité ? En voici la réponse !

En Août 2011, nous avions déjà visité le formidable parc d’attraction Lotte World, situé à Jamsil au sud du fleuve Han. Pour commencer, Everland contrairement à Lotte World se situe à 1h de la ville si on compte le shuttle bus qui nous amène devant l’entrée du parc. Le fait qu’il soit excentré amène un charme qui m’a beaucoup plu : la nature. Le site étant placé sur plusieurs collines joliment boisées, la vue et les paysages sont parfois saisissants. Oui, je me répète mais nous sommes amoureuses de la campagne coréenne et de ses couleurs!


Une des vues sur le parc

Bref, le premier jour nous n’étions pas trop d’humeur pour les loopings, et nous nous sommes donc tournées vers le Zoo du Parc et son Safari, que j'ai trouvé vraiment parfait fait. Rien à dire donc, très bon endroit à visiter, certainement la partie la plus sympa du parc si vous souhaitez simplement vous promenez tranquillement en admirant pleins de jolies bébêtes. Nous avons eu un coup de cœur pour une espèce particulière, le Rhinopithèque de Roxellane, en anglais "Golden snub-nosed monkey", charmants primates à la fourrure étincelante et aux grands yeux noirs à vous faire fondre le cœur.


Gros câlin familial

Comme à DisneyLand, le Parc est divisé en plusieurs parties avec différentes ambiances ou époques. Les années 70 aux Etats Unis, la Hollande, la Vallée perdue, ou encore le Village Alpin que nous avons visité après notre visite du Zoo. Après tout cela, notre lever aux aurores nous a poussées à rentrer illico à "Home Bridge", notre hôtel. Sincèrement, c'est de loin l'un des endroits les plus sinistres où j'ai pu dormir de toute ma vie. De loin on croirait presque le Manoir Hanté des 1001 fantômes. Sauf que c'était bien un hôtel. Des couloirs déserts, de petites vitres qui laissent à peine entrevoir les arbres de la forêt (absolument lugubre de nuit). J'ai attrapé un gros mal de gorge cette nuit-là, et j'ai dû me lever pour aller chercher de l'eau chaude au dispensaire à l'autre bout du couloir. Un vrai remake de "The Shining". Dans la chambre, la télé m'empêchait de trop m'attarder sur les écritures sur les murs, le trou dans la porte des toilettes qui se bloquait lorsqu'on la fermait vraiment, ou encore sur le manque criant de décoration qui aurait pu, éventuellement, ajouter un peu de chaleur à l'atmosphère.


Notre joli petit hôtel

Au petit matin, nous nous sommes motivées pour tester les attractions à sensation, et nous n'avons pas été déçues! Même si Everland s'adresse clairement plus aux familles qu'aux jeunes et aux bandes d'amis, la qualité des attractions était bien là. Notre journée a été aussi réussie que la première! Le seul bémol fut qu'il y avait assez peu de monde en dehors de pas mal d'enfants accompagnés de leurs parents. Comme je m'en doutais, après la rentrée il y avait peu de chances de voir des groupes de jeunes (surtout un Lundi). Nous avons d'ailleurs été surprises de constater qu'il y avait un grand nombre de papas seuls (tous d'environ une trentaine d'années), entourés par leurs mômes. Pour un pays majoritairement macho, je dis bravo! et ça rime en plus.
Pour conclure, si vous n'avez pas le temps de vous éloigner de la ville, Lotte World fait très bien l'affaire. Mais c'est malgré tout un bon parc, doté d'une bonne ambiance, et d'un staff sympathique. C'est donc très complet avec largement de quoi s'occuper.

A suivre dans le prochain article,
les merveilles de Changdeokgung (창덕궁) et de Jogyesa (조계사)!


Maud



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dimanche 10 mars 2013

"Entertainment" ~ Une agréable surprise





Sachant que le nouvel album de Phoenix approchait à grands pas, je m'étais replongée ces dernières semaines dans les très bonnes chansons "Everything is Everything" ou "If I ever feel better", que j'écoutais il y a déjà presque dix ans. Depuis que je vis en Corée, les chansons qui rythment mon quotidien sont pour la majorité des chansons que j'entends dans des cafés indépendants et que je peux retrouver grâce à l'application Musique de Naver. Les chansons diffusées sont généralement des chansons indie ou bien des chansons occidentales qui datent déjà. Ça fait vraiment du bien de pouvoir entendre des chansons qui correspondent à mes goûts dans les espaces publics, chose qui arrive difficilement en France.

Bref, pour revenir à Phoenix. Curieuse de leurs nouvelles créations, je vois alors qu'est déjà mis en ligne le clip de leur toute nouvelle chanson, "Entertainment".
Je tombe alors des nues quand, soudainement, des images évoquant le Pays du Matin Calme s'imposent à ma vue. Bien que la Corée du Sud soit devenue plus connue du grand public ces dernières années, le lien entre Phoenix et la Corée me paraissait jusqu'à cet instant compromis d'une quelconque façon.


Les trois dimensions

Le clip met en scène plusieurs histoires sentimentales se déroulant dans trois dimensions différentes : la période Joseon, le Séoul d'aujourd'hui, et la Corée du Nord. Une star de Kpop dans un monde, soldat nord-coréen dans un autre, général de l'armée royale dans le dernier.
Tout d'abord, ce clip est de toute évidence un pastiche des dramas, ces histoires farfelues et kitch, surjouées et prévisibles qui sont devenues si populaires pour tant d'internautes récemment. C'est, selon moi, la story line du clip, en lien avec le nom du tube: "Entertainment".

Ma surprise en découvrant le clip était aussi dûe au fait que c'était un choix très particulier de thème, le monde de l'entertainment asiatique et en particulier coréen, étant ignoré par plus d'un. Mais je pense que c'est en grande partie car Phoenix est réellement connu aux Etats-Unis, contrairement à sa popularité en France, qui reste très limitée.  Or, aux Etats-Unis, la communauté américano-coréenne étant bien ancrée et ayant largement aidé à la diffusion du divertissement Séoulite, l'internaute américain aura beaucoup plus de chance de comprendre les références exprimées ici que le français lambda.

J'ai vu sur plusieurs sites relatant l'information de ce clip, définir le clip comme se déroulant en "Asie", dans un "pays imaginaire", un "pays ressemblant à la Corée". Ce qui est surprenant car le clip est purement et exclusivement coréen dans sa représentation. Mais il faut croire que la Corée est encore trop ignorée pour qu'elle inspire quelque chose de fondé à la plupart des gens, ce qui peut se comprendre, mais qui reste très dommage.

Le Palais Changdeok

Car ce clip m'a en réalité vraiment ému, et c'est d'ailleurs pour cela que j'écris un article aussi long x).
Car il exprime, au delà de sa parodie de l'entertainment en question, un décalage, un contraste entre ces trois univers qui constituent la Corée dans son ensemble. Et c'est un paradoxe auquel on est confrontés quotidiennement. Aller dans des lieux centenaires, sentir la force et la fragilité des choses ; puis être confrontés à la superficialité et au conformisme de la capitale tandis que ce jour du 11 Mars annonce la fin du pacte de non-agression entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. La Corée est un paradoxe, une réalité surréaliste, sombre et claire à la fois, dans laquelle j'oublie parfois vivre au quotidien.

Derrière un aspect purement "distrayant" et évoquant le monde du divertissement sud-coréen à son apogée, j'y ai vu aussi une vision intéressante de la Corée du Sud. Je vous encourage donc  à le visionner le plus vite possible, sachant que, je n'en ai même pas parlé, la chanson est absolument géniale!

Alors profitez, ça fait du bien aux oreilles et aux yeux! ^o^

A très vite pour un nouvel article ;)

Lilas




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vendredi 1 mars 2013

La vie en Corée : La musique & les gens


Après trois mois d’absence  le temps et la motivation dû au retour imminent du printemps, j'ai eu envie de faire un nouveau Vlog! :) Je ne savais absolument pas par quoi commencer, sachant qu'il y a des centaines de choses dont nous avons envie de parler par rapport à notre quotidien, à ce que nous vivons, à la Corée en elle-même. J'ai réalisé qu'en pensant à la Corée, mes pensaient allaient instinctivement vers les gens, et la musique. Nous avons des marques d'attention, des sourires de la part des coréens chaque jour, et je voulais parler de cette joie quotidienne. Puis, enfin, de la musique ici, de ce que les jeunes écoutent surtout. Dans la description de cette vidéo, vous pourrez trouver parmi nos chansons et groupes favoris coréens. Bon visionnage, et prenez soin de vous :)

Maud



* N'hésitez pas à poster vos questions et réactions en commentaire ( '∇') *

vendredi 22 février 2013

Une vie en Corée




Enfin des vacances bien méritées après deux mois et demi de cours intensifs de coréen!
Tout d'abord, je voulais vous parler un peu de ces dits-cours. N'ayant suivi des cours qu'à Hankuk University of Foreign Studies, je ne pourrais juger que ceux-là, qui sont réputés pour être principalement concentrés sur l'oral et la communication entre les élèves et les professeurs.

Personnellement, je garderai un très bon souvenir de ces cours. Tout d'abord car j'ai toujours eu un intérêt pour les cultures étrangères, et que de me retrouver avec des jeunes des quatre coins du monde était vraiment une expérience unique. Malgré le fait que notre niveau de coréen était encore un peu trop faible pour discuter de sujets complexes et que certaines différences culturelles ou de croyances pouvaient nous éloigner, nous sommes parvenus tous ensemble à apprendre une langue étrangère et à s'en servir pour se connaître plus. J'ai aussi eu la chance d'avoir des professeurs pédagogues et motivants, et avec eux nous sommes souvent allés déjeuner ou aller voir des spectacles.

Bien que ce soit un institut et non une école, et qu'en conséquence l'ambiance et le fonctionnement soit différent, c'était l'une des premières fois depuis très longtemps où j'étais sincèrement heureuse de me rendre en cours le matin (malgré les -15° ambiants).

La classe de Lilas, 13 élèves, 11 nationalités!

En France, le gap year n'est vraiment pas quelque chose qu'on conseille aux jeunes, le fait de se dé-scolariser ne serait-ce que pour un an est presque une infamie pour certains, une vulgaire année sabbatique pour d'autres. Pourtant, je considère que passer un an séparé de tout ce dont on a été habitués jusqu'à présent est une étape très importante dans l'acheminement vers l'indépendance. Certes un peu brutal mais efficace. Malgré les moments durs, cela m'a permis de me rendre compte de ce que je voulais un peu plus dans ma vie, ou par exemple avoir un autre point de vue de ce que peut être réellement l'amitié et plus largement la confiance avec autrui. C'était une année dont j'avais vraiment besoin avant de commencer un nouveau cycle, celui de l'université en France.

J'ai passé tant de moments à regarder les paysages urbains de Séoul, au crépuscule, écoutant l'OST d'Arrietty, partageant ce quotidien fatigant, stressant, mais aussi enivrant des Coréens.
Je dois déjà choisir ce que je vais faire en France à la rentrée prochaine et c'est un crève-coeur. Même si j'ai hâte de faire mes études et que je ne m'imagine pas à l'heure actuelle les faire en Corée, il est difficile d'avoir construit quelque chose dans un pays que j'affectionne profondément, un cercle d'amis, un quotidien, des habitudes, et de devoir partir pour repartir de zéro en France, dans une ville qui m'intimide et dans laquelle je me sens plus étrangère qu'à Seoul-même.

Quand je reviendrai en Corée pour y vivre quelques années, je m'imagine plutôt vivre dans la province. Déjà car je suis une provinciale à la base, en France, mais aussi car Séoul est une ville enivrante certes, mais aussi agitée, violente parfois, superficielle, égocentrique. Comme toutes les capitales.



Hier, je me suis rendue à Insadong, Samcheongdong et Bukchon Hanok Village. Ici, point ou peu de buildings, et, si on s'éloigne un peu, un panorama et un soleil pâle qui m'a soulevée dans les airs l'espace d'un instant. Le bonheur à Séoul, c'est aussi ça, prendre son temps, car le temps à Séoul, est un don extrêmement précieux. Et, étant étrangère, j'ai la chance de pouvoir l'utiliser comme bon me semble, afin de voir et de ressentir toute la grâce, parfois dure à percevoir, d'une capitale en ébullition.

Mis à part mon léger pessimisme vis-à-vis de ma vie étudiante en France, je voulais parler de la vie en Corée, non pas d'un point de vue pratique mais d'un point de vue sensible.
Ces derniers jours, une réalité me frappe constamment : les Coréens sont des gens adorables. La gentillesse des gens ici m'a mis du baume au coeur ces derniers jours. Je pense aussi que c'est pour la simple raison que j'ose enfin leur parler en coréen. Ainsi, il est non seulement gratifiant mais beaucoup plus agréable d'entretenir une discussion, courte ou non.

Bukchon Hanok Village

Aujourd'hui, je voulais vous encourager à tester l'expérience coréenne. J'espère que comme moi vous aurez la possibilité de ressentir la complexité et la beauté de ce pays.
Maud est en train de faire un nouveau Vlog en grande partie en facecam avec quelques samples de nos quelques expéditions des derniers mois! On aimerait faire plus de vidéos et d'articles mais comme je l'imaginais, le temps passe vraiment trop vite... Alors j'espère que vous aurez apprécié cet article! :D

A très bientôt!
Lilas



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dimanche 27 janvier 2013

Et Janvier est passé


... Sans que nous n'ayons eu l'inspiration d'écrire tout nouvel article, mea culpa à nos chers et fidèles lecteurs! Nous souhaiterions vraiment écrire plus souvent sur notre blog bien aimé, mais la réalité nous remet toujours les points sur les "i" : Ici, comme partout ailleurs, le quotidien nous rend souvent patraques, empâtées, et allonge surtout dans ma main le petit poil que je me connais bien. Cela dit, ce n'est pas l'unique raison : Il y a aussi cet aspect perfectionniste en moi qui m'empêche de poster un article trop court, ou avec trop peu de contenu. Jusqu'ici je n'ai pas su m'y résoudre mais ce ne serait pas une si mauvaise idée! Quelques face cam' seraient intéressants par exemple! Dans ce cas je vous propose de nous poser quelques questions sur la Corée, quelles qu’elles soient, et nous en ferrons une vidéo dans laquelle nous y répondrons :)

Nous sommes le 27 Janvier et nous sommes arrivées à la dernière ligne droite de nos cours. L'examen final se déroulera le 8 Février, ce à quoi s'ensuivra notre libération! Malgré cette joie toute proche, les cours nous ont permis de pratiquer quotidiennement et intensément le coréen, ce qui va cruellement nous manquer. En effet, comme je l'avais déjà lu sur de nombreux forums, l'oral est très privilégié à HUFS, et je pense en effet que c'est un excellent moyen de progresser. A tout ceux qui souhaitent évoluer dans une langue, un seul mot : La pratique! Et c'est un réel bonheur que de pouvoir prendre confiance en soi, parler sans s'arrêter, écouter et comprendre sans douter. Ce que l'étude de la langue me procure ici m'a fait plus progresser en 2 mois que ne l'a fait mon apprentissage autodidacte en 2 ans.

Avec la classe de Lilas lors du génialissime spectacle "Bibab"

Je me dois de m'arrêter sur un point : la compréhension. Si je connais certains vlogeurs (tels que Simon et Martina d'Eat Your Kimchi) étrangers vivant à Seoul qui, n'ayant jamais appris la langue aiment malgré tout ce pays comme le leur, je pense cependant que la compréhension de la langue est essentielle si l'on souhaite s'adapter rapidement. Ce n'est pas seulement par confort, ou par peur des malentendus, mais parce que cela évite ce sentiment de gêne, de malaise dû au fait que tout le monde se ressemble et parle la même langue et pas nous. Comprendre la langue permet de percevoir les différents modes de communication, les différentes attitudes... Et nous permet de nous ramener à une réalité bien simple : Celle que nous n'avons rien de différent avec ces têtes aux cheveux d'ébène. On croit cela une évidence, mais au quotidien nous semblons souvent très différents, et la maîtrise de la langue empêche de tomber dans la peur et la méfiance vis à vis de cette différence.
Ensuite bien sûr, la langue ne suffit pas pour tout comprendre et c'est l'étude de la culture qui s'occupe du reste. Mon étude personnelle mais également tout ce que nous avons appris sur la société coréenne nous ont amenées à mieux comprendre comment fonctionne la Corée et les coréens dans cette société.

L'histoire de la Corée y a beaucoup contribué. En effet, même si beaucoup de coréens rechignent à apprendre l'histoire de leur pays (interminable et truffée de détails complexes), j'ai tout de même remarqué qu'elle constitue un point essentiel dans la fierté du peuple coréen. Après en avoir appris une partie, ma vision de la Corée a été tout autre. Je vous conseille fortement de vous rendre sur la page ci-jointe du site Regards sur la Corée qui m'a été d'une grande aide dans mon but d'en savoir un peu plus sur l'histoire sud-coréenne. La période qui m'a le plus marquée est celle de l'après-guerre. C'est en effet une reconstruction et une métamorphose tout à fait inimaginable, dans sa rapidité et sa violence qu'a connu la péninsule depuis le début de la colonisation japonaise en 1910.

Années 20, Daegu, Musée du poète national Lee Sang Hwa (이상화)

A tout ceux et celles qui se rendent à Séoul en voyage au pour un long-terme, si vous ne l'avez encore jamais entendu, après la guerre la Corée n'était qu'un champ de ruines, et est restée pendant plus de quarante ans un pays défavorisé. Il faut savoir se souvenir de cela lorsque l'on regarde Séoul. Prendre conscience de l'acharnement que cela a été de tout reconstruire, et que cela a coûté la vie à nombre de coréens. Je suis tombée par hasard la semaine dernière sur le Flickr de Bill Smothers, un américain d'une soixantaine d'années ayant vécu à Séoul comme expatrié lors de son enfance. Je vous conseille fortement de jeter un coup d'oeil à ces photos hallucinantes pour ceux qui, comme nous, vivons à Séoul. Je pense que c'est très important de se souvenir de ça lorsque l'on met un pied en Corée.
Personnellement, notre admiration pour ce peuple s'est décuplée, et leur courage, leur dignité nous émeuvent beaucoup.


Je voulais faire un petit point vis à vis des études! Car oui, à partir de maintenant Lilas et moi allons devoir faire (de nouveau) nos voeux Post-Bac pour la rentrée 2013. Même si je ne me suis pas encore décidée à ce sujet, en vivant cette année à l'étranger je me demande vraiment pourquoi beaucoup de profs sont réticents lorsqu'ils entendent le terme de "Gap Year". Pourtant très populaire au Danemark et en Norvège (pays qui je crois, ont tout compris sur beaucoup de sujets x)), notre pays semble souvent conservateur à ce sujet. Une "Gap Year" n'est pas seulement une année à l'étranger pendant les études. C'est pour beaucoup de gens une année de transition entre l'enfance et l'âge adulte, ou plutôt l'âge indépendant. En étant ici, je me suis souvenue de nombreux moments de ma vie auxquels je ne pensais plus, même certains de ma petite enfance. Cela m'a ramenée à pourquoi et comment étais-je devenue la personne que je suis aujourd'hui, qu'est-ce que je voulais vraiment faire de ma vie, et dans quel but? Ici, à l'écart de la société dans laquelle j'ai grandi, dans un pays où je suis une étrangère, je ne subis aucune influence extérieure et cela aide énormément pour en savoir plus sur soi-même. En revenant en France, je pense pouvoir affronter la vie étudiante avec beaucoup plus d'assurance et de facilité. よしゃ! :D

Maud


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