Petites péripéties d'un séjour en Asie de l'Est

jeudi 30 mai 2013

Une semaine de Home Stay à Takamatsu (高松市)



De retour sur notre long périple au Japon :)

C'est après avoir quitté Kyôto que nous avons rejoint en train la ville de Takamatsu. Pour ce faire, nous avons traversé le grand pont qui sépare l'île de Honshu de celle de Shikoku, plus au sud. C'est là-bas que nous avons passé la première semaine du mois d'Avril.
Il était important pour nous d'en parler ici, car ce fut sans aucun doute l'une des semaines les plus spéciales que nous ayons passé depuis notre départ de France. Cette particularité se tient au fait que cette semaine, nous l'avons passé dans une famille japonaise. Cette opportunité nous a été donnée par la mairie de notre ville, jumelle à la ville de Takamatsu. Après avoir nous-mêmes accueillie une étudiante japonaise, Ayaka (devenue une très bonne amie en Août dernier) la ville nous a donné en signe de reconnaissance la possibilité d'être hébergée dans une famille d'accueil à Takamatsu durant notre voyage au Japon. Une chance que nous n'aurions laissée passer sous aucun prétexte!


Notre famille était composée d'un jeune couple, Yoko & Masa, et de leurs deux petits garçons, Kyle & Sail. Yoko étant professeur d'anglais, nos lacunes en japonais n'ont pas été un problème si ce n'est une honte lorsque les petits nous assaillaient de questions auxquelles je ne savais pas bien répondre. Cela n'a pourtant pas fait barrière au lien étroit qui s'est créé entre nous tous, presque instantanément. Dès notre arrivée à la gare, nous sommes partis faire des courses pour acheter de quoi manger... Sous les cerisiers! Si à Kyôto ceux-ci commençaient tout juste à fleurir, ceux de Takamatsu étaient tout en beauté et en couleurs. Notre premier Hanami (花見), donc, pour de vrai.



Les journées s'écoulaient comme ça, dans notre famille : un petit déjeuner en vitesse, et puis l'on se concertait rapidement sur le programme de la journée. Mais cela n'avait que peu d'importance, car en réalité les moments les plus simples étaient ceux qui nous rapprochaient le plus. Jouer avec les garçons, leur tenir la main, chanter dans la voiture...
Nous discutions sans cesse avec Yoko de tous les sujets possibles, pendant que Masa et Shûta (le charmant cousin des petits) nous écoutaient dans un silence religieux. Ces petits instants fragiles et précieux que l'on partage d'habitude avec ses proches, sa famille, nous les partagions avec eux comme si nous nous connaissions depuis toujours. Même sans toujours se comprendre, nous riions beaucoup, chantions, jouions dès que nous en avions l'occasion. A la tombée de la nuit, le grand lac près de la maison reflétait les couleurs bleutées du ciel, l'horizon sans rien pour l’encombrer.




Dans le centre de la ville, nous avons pu visiter le Parc Ritsurin (栗林公園). On m'en avait dit beaucoup de bien mais je n'en attendais pas tant. Du genre "le rêve nippon", les estampes, tout le tralala, mais en vrai. Les pins, de mille variétés, un grand lac bleu-vert, une petite plage avec patio traditionnel, un pont rouge et une jolie grue pour se poser au milieu de tout ça. Que dire.
Le jour suivant nous avons retrouvé Ayaka et Takahiro, nos amis depuis notre rencontre à Tours l'été dernier. Nous nous sommes promenés autour du port de la ville. Au fond d'un vieux hangar, un petit café original, des boutiques de design et quelques friperies. Une fois dans la voiture, un petit coup d’œil vers la mer en écoutant ensemble "Therru no Uta".




Les jours passaient trop vite. Les petits étaient déjà devenus nos petits frères, Shûta un fiancé potentiel, Yoko et Masa de réels amis. Mais il fallait bien envisager la fin de ce séjour. Nous avons fait un tour tous ensemble au centre des dauphins de Takamatsu. En plein air, une surface flottante nous emmenait jusqu'aux dauphins. Au bord de l'eau, au soleil, nous pouvions les caresser s'ils se rapprochaient un peu. Revenus sur la terre ferme, nous nous sommes mis à la recherche des Uguisu qui chantaient dans la montagne.


Au matin du dernier jour, nous tentions de garder la bonne humeur, mais les garçons ne pouvaient pas s'empêcher de tirer des mines d'enterrement. On a du s'y mettre à plusieurs pour pouvoir les dérider un peu! Avant de se rendre à la gare des bus, un petit crochet au Pachinko pour prendre un joli Purikura tous ensemble. Et puis, à la gare, Ayaka était venue aussi. Au moment de se dire au revoir, mon cœur me faisait si mal que je ne pouvais pas retenir mes larmes. Les petits pleuraient aussi, ça c'était le pire. Il a fallu garder le sourire, les embrasser tous en leur promettant de revenir l'an prochain. Et puis le bus est parti à toute berzingue, sans que je puisse oublier les derniers mots de Sail : 「またきてね。」

"Vous reviendrez, hein?"


Maud



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lundi 20 mai 2013

L'anniversaire de Bouddha (석가탄신일)



Avant de revenir sur notre séjour au Japon, qui me prend beaucoup de temps (et d'émotion, aussi) à écrire, je souhaitais vous faire partager les merveilles de Mai en Corée du Sud...!

Le mois du Mai est en effet populaire en Corée pour ses nombreux festivals de la célébration de l'anniversaire de Bouddha (석가탄신일). Ce qui nous a surprises à notre retour en Corée, c'est donc ces centaines de lanternes qui bordaient les rues d'Insadong afin d'annoncer le Festival des Lanternes de Lotus, "Yeon Deung Hoe" (연등회) auquel nous nous sommes rendues. Ça valait le détour! Et plutôt que de vous le décrire en voici notre vidéo :)


J'ai appris par la suite qu'il n'existait pas que de grandes représentations dans le Nord de la capitale (à savoir Jongno) mais également la mise en place de décorations et de plafonds de lanternes illuminées partout dans la ville. Et pas que! Les autres grandes villes de la péninsule ont leurs propres illuminations, comme par exemple celles du sublime Temple Samgwang (삼광사) de Busan, que nous a présentées la page FaceBook "Scent of Korea".


Je terminerai cet article par le Jour de la Célébration du Bouddhisme, "Bucheonim Oshinnal" (부처님 오신날) auquel nous avons assisté Vendredi dernier. Jogyesa (조계사), que vous commencez sûrement à bien connaître, était décoré d'un plafond de lanternes et de dizaines de photophores représentant animaux, personnages, moines bouddhistes ou encore personnages imaginaires (on y a croisé le Petit Prince!).


Nous avons assisté à un concert organisé là-bas par l'ensemble des moines, du personnel du temple et d'autres personnalités. Les chansons suscitaient un grand émoi parmi la foule qui suivait les paroles. La dernière chanson fut la plus belle d'après moi, et m'a beaucoup émue. Lilas s'est donc empressée de l'enregistrer! Ecoutez plutôt :D


Très bientôt, un nouveau Vlog sur le chic quartier d'Apgujeong (압구정), mais aussi un nouvel article sur notre semaine passée en famille d'accueil dans la province japonaise... A savoir la ville de Takamatsu (高松). En attendant, le dernier épisode de Game Of Thrones est sorti... :P A très vite!


Maud



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lundi 13 mai 2013

Japon, première rencontre : Kyôto (京都)



Nous sommes arrivés au Japon un beau jour de Mars, le 28 exactement, en fin d'après-midi. Mes premiers pas au dehors d'un bâtiment fut ceux que je parcourus hors de la gare de Kyôto, pour rejoindre la voix des taxis. La nuit était déjà tombée, et c'est avec un visage tout en lumière et tout en modernité que Kyôto m'est apparue pour la première fois. Les lumières de la gare luisaient sur la carrosserie noire et lisse des taxis japonais, si élégants dans leur look des années 50. Le moteur démarre, et le paysage de nuit défile sous mes yeux. La rive du fleuve Kamo et les restaurants illuminés sur la berge, et puis, la petite maison qui a accueillis.

Au premier matin, je me suis levée de mon futon pour aller jeter un coup d’œil au petit balcon de notre chambre. Le vent soufflait paisiblement sur les petites maisons de notre quartier. J'entendais des enfants jouer dans la rue adjacente, un chien aboyer au loin, un uguisu chanter. Dans le lointain, et tout autour, la montagne verdoyante. Ses arbres touffus que le vent fait danser. Ce paysage, c'est celui que j'avais attendu de voir depuis si longtemps.



Cette semaine à Kyôto fut mémorable pour ses découvertes. Culinaires, d'abord : nous avons pu goûter aux mets de l'île d'Okinawa, au Sukiyaki qui me manque déjà terriblement, et puis bien sûr les sushi et autres sashimi que nous avons dégusté en grand nombre. Et puis, il y a le centre de la ville, ses nombreuses galeries marchandes mais surtout ses petites rues où l'on se faufile pour découvrir une rivière, un temple shinto, ou encore une suite de petits restaurants. Le Japon est un pays où il est bon de se perdre. C'est ainsi que l'on peut découvrir son charme réel, celui que les mots ne peuvent que brièvement exprimer.
J'avais pourtant vu une centaine de reportages, des dizaines d'articles qui vantaient avec passion la singularité de ce pays, la splendeur de ses paysages, la magnificence de ses temples. Mais le voir est une tout autre chose.






"Renversant de beauté". C'est ce que j'ai répondu aux gens qui me demandaient à quoi ça ressemblait, la province japonaise. Nous avons passé une journée à Nara, ancienne capitale du Japon, et plus particulièrement au grand parc du Todaï-ji, connu pour son Grand Bouddha et les nombreux cerfs shika qui s'y promènent en liberté. Le Todaï-ji, donc, est un immense temple bouddhiste dont la construction débuta en l'an 752. Il est divisé en plusieurs "salles", donc le Nigatsu-dô ou encore la Salle du Grand Bouddha, qui comme son nom l'indique, abrite un Daibutsu-den dont la taille atteint presque quinze mètres.





Que ce soit à Nara ou à Kyôto, j'avais toujours ce sentiment délicieux que peu importe où je posais les yeux, j'aurais pu en faire une peinture. Ce que pour les habitants peut paraître d'une banalité sans nom, était pour ma famille et moi un régal pour les yeux et pour le cœur. Pourrais-je expliquer la fascination que ce pays suscite par l'exotisme qu'il renvoie, ou par quelque chose de plus subtil? Je ne saurais trop dire, si ce n'est que la magie opère.

Avant de me rendre au Japon, je craignais d'être déçue. Je ne pouvais que constater l'émerveillement de ceux qui s'y étaient rendus, mais mes attentes étaient si grandes que je redoutais mes premières impressions une fois là-bas. Mais il m'a suffit de quelques heures pour juger par moi-même, et pouvoir confirmer tout qui m'avait été dit sur le Japon : Sa beauté est sans équivoque.




Maud



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