Petites péripéties d'un séjour en Asie de l'Est

dimanche 27 janvier 2013

Et Janvier est passé


... Sans que nous n'ayons eu l'inspiration d'écrire tout nouvel article, mea culpa à nos chers et fidèles lecteurs! Nous souhaiterions vraiment écrire plus souvent sur notre blog bien aimé, mais la réalité nous remet toujours les points sur les "i" : Ici, comme partout ailleurs, le quotidien nous rend souvent patraques, empâtées, et allonge surtout dans ma main le petit poil que je me connais bien. Cela dit, ce n'est pas l'unique raison : Il y a aussi cet aspect perfectionniste en moi qui m'empêche de poster un article trop court, ou avec trop peu de contenu. Jusqu'ici je n'ai pas su m'y résoudre mais ce ne serait pas une si mauvaise idée! Quelques face cam' seraient intéressants par exemple! Dans ce cas je vous propose de nous poser quelques questions sur la Corée, quelles qu’elles soient, et nous en ferrons une vidéo dans laquelle nous y répondrons :)

Nous sommes le 27 Janvier et nous sommes arrivées à la dernière ligne droite de nos cours. L'examen final se déroulera le 8 Février, ce à quoi s'ensuivra notre libération! Malgré cette joie toute proche, les cours nous ont permis de pratiquer quotidiennement et intensément le coréen, ce qui va cruellement nous manquer. En effet, comme je l'avais déjà lu sur de nombreux forums, l'oral est très privilégié à HUFS, et je pense en effet que c'est un excellent moyen de progresser. A tout ceux qui souhaitent évoluer dans une langue, un seul mot : La pratique! Et c'est un réel bonheur que de pouvoir prendre confiance en soi, parler sans s'arrêter, écouter et comprendre sans douter. Ce que l'étude de la langue me procure ici m'a fait plus progresser en 2 mois que ne l'a fait mon apprentissage autodidacte en 2 ans.

Avec la classe de Lilas lors du génialissime spectacle "Bibab"

Je me dois de m'arrêter sur un point : la compréhension. Si je connais certains vlogeurs (tels que Simon et Martina d'Eat Your Kimchi) étrangers vivant à Seoul qui, n'ayant jamais appris la langue aiment malgré tout ce pays comme le leur, je pense cependant que la compréhension de la langue est essentielle si l'on souhaite s'adapter rapidement. Ce n'est pas seulement par confort, ou par peur des malentendus, mais parce que cela évite ce sentiment de gêne, de malaise dû au fait que tout le monde se ressemble et parle la même langue et pas nous. Comprendre la langue permet de percevoir les différents modes de communication, les différentes attitudes... Et nous permet de nous ramener à une réalité bien simple : Celle que nous n'avons rien de différent avec ces têtes aux cheveux d'ébène. On croit cela une évidence, mais au quotidien nous semblons souvent très différents, et la maîtrise de la langue empêche de tomber dans la peur et la méfiance vis à vis de cette différence.
Ensuite bien sûr, la langue ne suffit pas pour tout comprendre et c'est l'étude de la culture qui s'occupe du reste. Mon étude personnelle mais également tout ce que nous avons appris sur la société coréenne nous ont amenées à mieux comprendre comment fonctionne la Corée et les coréens dans cette société.

L'histoire de la Corée y a beaucoup contribué. En effet, même si beaucoup de coréens rechignent à apprendre l'histoire de leur pays (interminable et truffée de détails complexes), j'ai tout de même remarqué qu'elle constitue un point essentiel dans la fierté du peuple coréen. Après en avoir appris une partie, ma vision de la Corée a été tout autre. Je vous conseille fortement de vous rendre sur la page ci-jointe du site Regards sur la Corée qui m'a été d'une grande aide dans mon but d'en savoir un peu plus sur l'histoire sud-coréenne. La période qui m'a le plus marquée est celle de l'après-guerre. C'est en effet une reconstruction et une métamorphose tout à fait inimaginable, dans sa rapidité et sa violence qu'a connu la péninsule depuis le début de la colonisation japonaise en 1910.

Années 20, Daegu, Musée du poète national Lee Sang Hwa (이상화)

A tout ceux et celles qui se rendent à Séoul en voyage au pour un long-terme, si vous ne l'avez encore jamais entendu, après la guerre la Corée n'était qu'un champ de ruines, et est restée pendant plus de quarante ans un pays défavorisé. Il faut savoir se souvenir de cela lorsque l'on regarde Séoul. Prendre conscience de l'acharnement que cela a été de tout reconstruire, et que cela a coûté la vie à nombre de coréens. Je suis tombée par hasard la semaine dernière sur le Flickr de Bill Smothers, un américain d'une soixantaine d'années ayant vécu à Séoul comme expatrié lors de son enfance. Je vous conseille fortement de jeter un coup d'oeil à ces photos hallucinantes pour ceux qui, comme nous, vivons à Séoul. Je pense que c'est très important de se souvenir de ça lorsque l'on met un pied en Corée.
Personnellement, notre admiration pour ce peuple s'est décuplée, et leur courage, leur dignité nous émeuvent beaucoup.


Je voulais faire un petit point vis à vis des études! Car oui, à partir de maintenant Lilas et moi allons devoir faire (de nouveau) nos voeux Post-Bac pour la rentrée 2013. Même si je ne me suis pas encore décidée à ce sujet, en vivant cette année à l'étranger je me demande vraiment pourquoi beaucoup de profs sont réticents lorsqu'ils entendent le terme de "Gap Year". Pourtant très populaire au Danemark et en Norvège (pays qui je crois, ont tout compris sur beaucoup de sujets x)), notre pays semble souvent conservateur à ce sujet. Une "Gap Year" n'est pas seulement une année à l'étranger pendant les études. C'est pour beaucoup de gens une année de transition entre l'enfance et l'âge adulte, ou plutôt l'âge indépendant. En étant ici, je me suis souvenue de nombreux moments de ma vie auxquels je ne pensais plus, même certains de ma petite enfance. Cela m'a ramenée à pourquoi et comment étais-je devenue la personne que je suis aujourd'hui, qu'est-ce que je voulais vraiment faire de ma vie, et dans quel but? Ici, à l'écart de la société dans laquelle j'ai grandi, dans un pays où je suis une étrangère, je ne subis aucune influence extérieure et cela aide énormément pour en savoir plus sur soi-même. En revenant en France, je pense pouvoir affronter la vie étudiante avec beaucoup plus d'assurance et de facilité. よしゃ! :D

Maud


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